Le mépris, une saloperie

par henricote  -  15 Juin 2011, 15:00

Pardonnez le ton vulgaire.  Mais il est à la hauteur de mon ressenti.  Il me donne des aigreurs d’estomac.  Je peux même sentir les acides précédant le vomi.  Me chatouiller les papilles gustatives.  Ma langue se crispe et les joues se raidissent.  On pense tout de suite à une gastro-entérite.  J’avoue avoir du mal à digérer ce dédain.

 

                Le problème vient du fait, qu’on n’est plus à l’abri nulle part.  Le mépris est devenu monnaie courante.  Elle est partout et contagieuse.  J’ai beau courir, la fuir ou me cacher.  Elle arrive à me retrouver.  On dirait presque un nuage qui plane au-dessus de ma tête.  Certains diront fais toi une raison.  Depuis la nuit des temps, elle accompagne l’homme.  Pour ma part je m’en fous, j’ai mal.  Je n’arrive pas à me faire à l’idée.  Cette aptitude à être sans égard pour l’autre.  À voir l’autre comme indigne du simple respect.  Ce manque d’attention ou de compassion est dramatique.  C’est nier, voir renier l’autre.  C’est ne pas être un humaniste.  C’est un être sans amour, une personne asséché.  C’est ne pas être, c’est être une illusion.  C’est être seul, l’égocentrique dans sa tour d’ivoire.  Ou devrais-je dire le vaniteux sur son cocotier.  C’est être aussi atteint d’imbécilité chronique.  C’est être un ignorant voir un amnésique.  C’est être un tueur en série de sentiments.  C’est renoncer au sensible et à l’intelligible.  C’est être un apôtre de l’apocalypse.  C’est être le croque-mort de notre humanité.

 

 Il est vrai que comme un virus.  On peut en être la victime.  Il faut se soigner.  Il faut se souvenir.  Il faut penser.  Il faut lutter.  Il faut résister.  Il faut savoir qu’on est bien peu de choses.  Un atome parmi des milliards.  Les choses n’ont de sens que si l’autre est présent.  Nous sommes aussi fragiles les uns que les autres.  Comme des marionnettes, on ne tient qu’à qu’un fil.  On endure tous les mêmes souffrances.  Nous respirons tous le même air.  Nous buvons tous la même eau.  Nous foulons la même terre. Nous sommes tous consumés par ce feu qu’est la vie.  Au-delà des semblants de nos prétendues différences.  On est tous des hommes.  Au diable la phrénologie, l’ethnocentrisme et le racisme.  Démantelons le système des classes, des castes et des lobbys.  Echappons nous de cette prison mentale.  Cessons d’être des prisonniers de notre environnement.  Renonçons à ce lègue patrimonial, à cet héritage culturel.  Que nous traînons comme un boulet.  Faisons de la différence non pas un fossé, mais un pont.  Donnons à l’homme toute sa dimension et sa splendeur.  Reconnaissons le droit à chacun d’exister.  D’être en constate mutation.  D’être fixé ou d’être en mouvement.  Acceptons l’existence d’inégalités d’ordre physique ou mentale.  Sachons admettre que la capacité à exister n’est pas la même pour tous.  Le fort, le faible, le moyen cohabitent dans le même univers.  Ils sont complémentaires.  Des maillons d’une et unique chaîne. 

 

La conquête d’un sens dans la vie ne se fait pas le ventre vide.  L’assouvissement des besoins primaires est crucial.  L’homme qui a faim n’est pas plus méprisable qu’un autre.  Il aura juste une propension à revoir ses exigences à la baisse.  L’homme qui subit l’est encore moins.  Quand le système te broie, il est difficile de faire les bons choix.  L’homme qui aspire à une vie simple ne l’est pas non plus pour autant.  Sa vie de tous les jours est un combat.  Sa perspective est figée dans l’instant.  Il est insupportable de voir des privilégiés.  L’oublier quelque fois même s’ils sont gavés de bonnes intentions.  Avoir un idéal ou un engagement.  Ne donne pas le droit de mépriser ceux qui n’en ont pas.  Ceux qui se cherchent.  Ceux qui ont la tête dans le guidon.  Ceux qui se battent pour survivre.  Ceux qui ont choisi de vivre sans refaire le monde.  Ceux qui courbent l’échine.  Ceux qui sont happés par la brutalité de la vie.  Ceux qui ne vous ont rien demandé.  Un humaniste au-delà de mettre l’homme au centre.  Se doit et à le devoir de respecter l’humain dans sa synthèse.  Sinon il se ment à lui-même. 

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