La transmission

par henricote  -  15 Juin 2011, 14:56

La définition du Larousse : c’est l’action de transmettre,  de faire passer, faire parvenir (une chose, une information...) ; ou encore : léguer, communiquer.  En somme la transmission n’a jamais cessé depuis que l’homme a rencontré l’homme.  L’autre est né et il devient nécessité.   Moment à partir duquel il y a un début d’appréhension du réel.  L’air de rien, presque de façon anodine, elle est immanence.  On la porte en nous comme étant inscrite dans notre génome.  Elle fait partie à la fois du patrimoine culturel et génétique.  Ceci sur trois plans d’un point de vue humain : le corps, l’esprit et l’âme.  La procréation étant la transmission de la vie.  La socialisation étant la transmission du savoir.  L’intellectualisation étant la transmission de l’intelligence.  Vous penserez que c’est vite dit.  Je ne vous contredirais pas, tant il n’est pas aisé d’expliquer ce qui est dedans et en dehors.  La puissance et la complexité de ce lien est tel que l’anosognosie est une réalité.  En somme, nous ignorons que nous ignorons.  Ceci est loin d’être un trouble neuropsychologique, mais plus près d’une vérité plein d’acrimonies qui est la suivante: nous sommes dans l’incapacité de sentir, de voir et comprendre le tout.   A cause d’un égo surdimensionné et notre appétence pour les passions.

 

Il y a dans la transmission un tel réseau de connections qu’il est pratiquement impossible d’en faire la cartographie.  Elle à le don d’ubiquité au même titre que les cinq éléments : l’eau, le feu, l’air, la terre et l’éther. La transmission ne peut souffrir de fixation, car elle gêne son flux.   La non-fixation comme principe lui laisse toute son amplitude.  Elle n'est pas finalité mais moyen d’aboutissement à tous et à toutes.  Nos fragilités ne doivent pas être un frein, mais un catalyseur, une source d’inspiration.  Le modèle binaire doit être dépassé le « nous » émerge.  Sachant qu’on pense presque toujours en termes de dichotomie alors qu’il s’agit de penser fusion.  Transcendance et transdescendance s’entremêlent et il faut en tirer partie.  A priori elle est bidirectionnelle mais en réalité elle multidirectionnelle et multidimensionnelle.  Sorte d’isotope fissile immatérielle subissant une fission nucléaire sous l’effet d’un bombardement par des neutrons de toutes énergies.  La transmission est une sorte d’explosion nucléaire qui se répand dans tout les sens.  Elle défie toutes les lois de la physique.  Sans mesure, sans limite et sans contrainte tant qu’il y aura de la vie, elle perdura.  Elle est le fil d’Ariane entre l’alpha et l’oméga.  Elle opère à tous les niveaux, sur tous les angles et tous les plans ceci à tout moment.  Elle est la pitance de la puissance créatrice qui anime l’homme.  Elle attise comme la braise la force, l’amour et la sapience.  Elle est la semence de notre humanité.  Ces vecteurs sont légions voir même infini.  Tout ce qui vit est mis à contribution de façon consciente et inconsciente.  Elle instrumentalise l’ensemble sans distinction, elle met à disposition.  A charge à l’individu d’être en disponibilité, en volonté, en travail et d’en saisir la quintessence.  Elle est la facilitatrice du lien qui nous unit au tout. La transmission nous met en condition d’être en écoute de tout et bien au-delà de nos cinq sens.  La nature qui nous informe comme le calme avant le tsunami.  Le corps aussi au travers de signes comme l’âcreté s’emparant de votre palais avant la maladie.  Le vivant nous parle, et ce n’est que face à la mort que nous entendons et comprenons.  Pourtant nous somme en capacité et l’ignorons.   La transmission est la brise qui nous portera à sur les traces de l’éveil.  Elle est omniprésente, l’archétype.  Elle s’est infiltrée dans toutes les constructions de pensées.  Elle en est même la mère nourricière.  Elle enseigne le mouvement, l’inertie et surtout le réel.  Les rites, les cérémonies, les pratiques et les coutumes sont mis à contributions.  Les règles, les symboles et j’en passe sont ses petits.  Les signes, les langues et le silence sont son effluve.  Les temples et les édifices religieux sont ces lieux de pèlerinages.  Elle est syncrétisme, symbiose et intemporalité.              

 

 

Notre condition humaine faisant, elle nous fait converger par capillarité et par génération.  Vers un endroit ou quelque chose que je n’ose nommer pour l’instant.  La transmission semble elle-même être instrumentalisée à la fois de façon exotérique et ésotérique.  L’homme s’en sert comme une boussole pour trouver quelque chose que j’appellerai le point commun ou l’universalisme manifesté.  Philosophie et religion s’inscrivent dans cette logique et ceci en dépit de leurs différence.  La transmission semble nous souffler que la différence existe, mais elle est de nature hasardeuse.  Un voile ou un myste en quelque sorte.  Un leurre qui brouille les cartes, mais qui sert notre besoin de confort mental et spirituel.  L’homme est fragile et en demande.  La paresse étant le pire ennemi de la transmission.  Le travail étant son meilleur allié, ceci explique pourquoi la démarche est laborieuse.  Néanmoins on sent une volonté commune de trouver cette destination.  On peut même parler d’unicité transcendantale.  Je le concède volontiers, on entre dans la métaphysique pure.  Le changement de palier est nécessaire, car la porte qui donne sur le jardin de la gnose est ouverte.  Le chemin ontologique emprunté, on est dans l’intellection qui offre la possibilité de gravité autour du tout.  On réveille le génie qui sommeille en nous.  La géométrie se manifeste et on se l’approprie.  L’intime dans cette démarche est la pierre angulaire et le travail est la main qui la porte. Il va sans dire que j'ai aborde une voie qui correspond à l'initié.  Heureusement ce n'est pas la seule voie, que le sceptique se calme.  Avec raison Alexandre JOLLIEN recommande ceci « il faut savoir accueillir les tempêtes mentales et les laisser passer sans résister ».  Puisque le train de la transmission prend tous les passagers.   De Paris à Bogso, et de Calcutta à Sarcelle, il dessert tous les coins du monde.  Un wagon unique où l’égalité est de mise et l’homme libre.  Ensemble ils planent sous les senteurs d’un élixir appelé  fraternité.  Il ne faut pas grand-chose, un geste, un mot, un sourire ou un silence sont suffisants.  Tous ceux qui aiment la vie et qui sont épris de l'homme y trouve leur place.  Fini le racisme et la lutte des classes.  Il y a tant d’humanistes qui s’ignorent.  Qu'on est tenté de croire, que seul un petit nombre contribue.  Alors qu'en réalité tous les hommes sans distinction portent en eux cette lumière.  Sans le savoir venant de tous les horizons, ils affluent vers le même  point.  Que je nomme réel avec une certaine pudeur tant sa définition relève du mystère.  La transmission est le sauf-conduit qui mène  à une acceptation complète du réel et à un humanisme vrai, épurer des passions.  Quant à l’ego, il subit une transmigration.  Il passe à l’autre et se met au service de l’humanité tout entière.

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :