La révélation

par henricote  -  15 Juin 2011, 15:18

L’homme combine simplicité et complexité quel que soit son identité ou les masques qu’il arbore.  Etre pluriel qui s’ignore, il se pense ou se fixe comme singulier.  Parmi des milliards d’âmes, il se rêve authentique et meilleur.   Idéologie qui découle d’un lourd passé qui oppose les hommes entre eux dans un rapport de force barbarisé.  Il semblerait que l’avènement de l’être de raison soit un processus progressif et qui s’opère par capillarité.  Au-delà d’être matière vivante en action, il est également essence.  L’homme est une synthèse en voie de développement.   La complication réside dans l’exploration des contours de l’esprit.  L’intime est sondé sur le sens de nos vies.  Comment se définir, prendre ou obtenir sa place dans la société ?  Comment saisir sa véritable dimension plurielle et réaliser notre délicieuse exception ?  Chaque homme porte en lui un génie d’une formidable intensité qui semble se cacher de lui.

 

Pourquoi erre-t-on si banalement dans la vie, cherchant au-dehors des vérités imaginaires alors que le dedans regorge de trésors ? Il est évident qu'être uniquement cartésien est une erreur, il faut être bien plus.  Envisager la folie n’est pas une absurdité, car il faut être déraisonnable pour essayer de lire le dedans humain.  Envisager l'impensable, l'illogique ou l'impossible est un voyage d’audacieux.  Si l'humain était figé ou fini cela se saurait.  Par contre des hara-kiris mentaux sont sans cesse perpétrés.  Les mélancoliques de l’intérieur sont légions et font des choix qu’ils n’assument pas toujours.  Oui, on préfère le mirage au réel, c'est un paradoxe qui me laisse songeur.  C'est la triste réalité de la crise existentielle de l'être.  Une intériorité qui est transpercée de par en par, perforée par les lames que sont le doute et la peur.  L’individu est pris dans un maelström mental qui fait de lui, un être fragilisé.  Désorienté il devient une machine à prétendre. Un bluffeur voir un trompe œil qui va jusqu'à se mentir à soi-même.

 

Le commun des mortels c'est-à-dire nous, sommes en proie à ce flottement ontologique.  Normal, l’histoire d’une vie n’est pas écrite dans un manuel qui nous servirait de guide.  De plus, on est envoûté par l’éducation reçue ainsi que l’expérience de nos enfances.  Je n’y vois pas forcément de déterminismes, mais une empreinte indélébile qui influence fortement nos actions.  La sortie de l’enfance est toujours un virage dangereux, le métier d’homme n’est pas simple.  L’accident psychologique est si vite arrivé, ne sommes-nous pas tous des handicapés psychiques en sursis ? La digestion d’un jour vécu peut prendre des années.  L’esprit humain est souvent embourbé dans le sable mouvant d’une pensée en gestation et traumatisée.  L’ignorance n’est pas facile à cerner et difficile à assumer.  Le travail intellectuel est riche et pluridimensionnel, mais pavé d’incertitudes et de mystères.  Il mêle tellement d’ingrédient qu’il est impossible d’élaborer une recette.  Il va de l’intelligible au sensible et du corps aux cellules.  Sans négliger l’impact de l’environnement sociétal, environnemental et social.  L’homme se cherche en permanence.  

 

Heureusement, c’est parce que le vivant se cherche qu’il se trouve.  Il se découvre à travers l’autre.  Il se rend compte qu’il a plus de points en commun avec l’autre qu’il ne pense.  Le rapport à la vie est le même pour tous, un début et une fin.  La rencontre avec la vérité n’est ni le fruit du hasard, ni un accident et ni le fait de la grâce divine.  C’est avant tout une affaire d’humains. La révélation du dedans se fait par l’éclairage de l’autre que ce soit dans la douleur ou la douceur.  Elle s’opère dans la simplicité et requiert une émancipation spirituelle.  L’homme soigne l’homme.  Il parle à l’âme, murmure à l'inconscient pour qu'il libère le potentiel du subconscient et éveil la conscience.   Il est la lumière qui illumine le dedans crépusculaire.  L’homme aime l’homme, il réanime les imaginaires et fait danser les sentiments.  Il est le gardien de nos intellects et prend soin de nos sensibilités.  L’homme c’est lui, c’est elle, c’est toi et moi.  Prendre conscience de cette vérité fais de nous des hommes affranchis.          

Le savoir tout comme l’amour se partage.  La générosité de l’être est un accélérateur d’humanité.  La révélation est une action de l’homme sur l’homme qui m’a transcendé.  Raison pour laquelle j’en parle aujourd’hui.  Je suis un alchimiste des mots qui recherche la formule libératrice.  Le mystère des termes se cache dans un travail sans fioriture.  En explorateur de l'humain sans finalité prédéfini.  J’investis l’intériorité des gens pour comprendre.  J'avance à tâtons dans les abîmes de la raison et des idées.  Souvent je me trompe parce que la mécanique mentale est alambiquée, mais je ne lâche rien.  Je propose donc une invitation à la réflexion que vous avez le droit de refuser.  Je dialogue avec ma force créatrice parce que les uns et les autres m’ont ouvert les yeux.  La sérénité éprouvée je la dois à vous puisque vous m’avez révélé.  Je suis devenu un chercheur de phrases au service de l’humanité.  J’encourage l’homme à faire confiance à l’homme et d’embrasser sans crainte votre intériorité.

 

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