Le poids des sentiments

par henricote  -  15 Juin 2011, 15:12

Dans un monde où l’optimisme est opprimé par l’impudeur d’une violence multiforme et ubiquiste.  La tranquillité de l’être torturée en permanence par les images ténébreuses et le cynisme des discours proférés.   Un espace marchand où tout semble avoir un prix et où le matérialisme est la norme.  L’homme est désormais chosifié, c’est un robot avec des états d’âmes.  Il est devenu une offrande sacrificielle à la gloire du tout puissant marché.  Son corps est désacralisé, violé, mutilé, et parfois explosé.  Un déluge de sang et de larmes souille la terre de nos pères.  Son tout est fragmenté et son humanité est émiettée. Cohabitant avec une pléthore d’esprits lobotomisés qui vivent sans vivre.  On est enclin à se poser la question du poids des sentiments.  Peut-on chiffrer la douleur psychique ou physique ?  Existe-t-il une approche analytique cohérente des impressions ? Est-ce-que le mot est assez puissant pour expliquer le ressentie ?

 

Dans mon tourment lié à l'accélération d'événements chaotiques. Dans un monde qui ne tourne plus rond. Je veux peser mon ressentie, le quantifié et je n'y arrive pas. Ma volonté a beau chevaucher mon intellect, mais rien à l'horizon !  Ma raison cherche sans trouver, elle se perd dans l'inextricable présent. En autodidacte de l'émotion, j'ai essayé une multitude de méthode sans succès. Nul ne sait comment peser le sentiment humain. La prière et la raison ont montré leur impuissance et parfois même sont méprises avec la divagation. Les constats sont souvent confondus avec le pessimisme. Aussi  je lance une invitation à visiter le vétuste musée du dedans humain.  Peut-on compter les larmes de celui qui pleure ? Peut-on noter la souffrance endurée ? Peut-on mesurer la détresse vécue ? Peut-on jauger l’impact d’un viol ? Peut-on comprendre l’orphelin abimé ? Peut-on évaluer les conséquences de l’arbitraire sur l’âme ?

 

De nos jours les victimes n'ont plus le droit d'être.  Le silence est d’or et l’indifférence est d’argent sonnant et trébuchant.   A qui l’indigné doit-il s’adresser ?  C'est la loi du plus fort qui prédomine.  Les responsabilités sont diluées voir même réduites à néant. D'où le fameux concept de responsable, mais pas coupable. Qu'est-ce qu'un homme dépouillé de son humanité ? Probablement pas grand-chose, car c'est lui dérober sa quintessence, voir plus sa raison d’être. L'immatérialité de notre contenu intérieur est universelle, son expression est multiple et diverse. Cependant, c'est ça qui fait de nous des hommes à part entière. Le métier d'homme c'est de faire la synthèse entre les éléments et ses intériorités pour atteindre la concorde universelle.   Je n'ai pas pu peser les sentiments de l'autre, mais je les ai goûtés ou anticipés. Pour dire vrai, les saveurs ne me sont pas inconnues et méritent d'être envisagés.

 

Le réel serait un peu plus doux si l’autre était mon héros au lieu d’être un zéro.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :